CLIMAT - Un président devait-il dire cela ? Invité de TF1 et France 2 dimanche 24 septembre pour esquisser la présentation de ses mesures de planification écologique, Emmanuel Macron s’est lancé dans une ode à la voiture individuelle qui n’est pas passée inaperçue.
« Ce qui est très important pour nos Français, ce qu’on est attachés à la bagnole. On aime la bagnole. Et moi, je l’adore », a insisté le président de la République, avant d’embrayer sur l’importance de produire des véhicules électriques en France et d’accompagner financièrement les ménages pour se procurer ces dernières.

« Magnifier » la voiture, fût-ce même les modèles électriques, en pleine crise écologique ? Sur France Inter ce lundi 25 septembre, Jean Jouzel, qui a reçu en 2002 la plus haute distinction scientifique française, la médaille d’or du CNRS, a reproché au chef de l’État cette sortie anachronique. « Parler de la voiture comme le fait le président, (...) ça pose des questions sur la manière dont on va atteindre la neutralité carbone dans le transport », s’est ainsi inquiété le spécialiste.
« Principe de réalité » ou amour anachronique ?
Alors comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, nous avons sondé la popularité de la « bagnole » à l’Assemblée nationale. Au micro du HuffPost, députés de la majorité et du Rassemblement national avouent sans trembler « adorer » eux aussi la bagnole et invitent au « principe de réalité ». « C’est un rêve de métropolitains et d’urbains que de croire qu’on peut se passer de sa bagnole », affirme entre autres Bruno Millienne, élu MoDem.
À gauche, on dénonce en revanche l’hypocrisie de tenir un tel discours tout en augmentant les tarifs du pass Navigo ou des billets de train.

L’un des grands axes du plan présenté lundi concerne la voiture électrique, avec un objectif affiché de 100 % de véhicules non carbonés neufs d’ici à 2035, comme l’a précisé la présidence française. Le chef de l’État a notamment annoncé la finalisation de sa volonté, déjà énoncée pendant la dernière campagne présidentielle, de voir émerger « un système de leasing à 100 euros par mois pour acheter un véhicule électrique produit en Europe ».
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