
RÉSEAUX SOCIAUX - Les influenceurs respectent de plus en plus les règles. C’est le constat dressé par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) dans son « observatoire de l’influence responsable », rendu public mardi 26 septembre. L’association y a analysé la transparence des collaborations et des partenariats de plus de 30 000 contenus publiés en 2022, par 7 300 influenceurs issus de YouTube, Instagram et TikTok.
D’après l’observatoire, 89 % des publications réalisées l’année dernière par ces créateurs de contenus indiquaient bien s’il s’agissait d’un partenariat ou d’une collaboration avec une marque.

Dans le détail, 53 % des publications ont été jugées conformes et 36 % améliorables (c’est-à-dire que la mention nécessaire était présente mais pas assez visible). C’est « une amélioration sensible des pratiques », se félicite l’ARPP dans son rapport. Elle note que la tendance se confirme en 2023.
Le Parlement a adopté au mois de juin une loi pour limiter les dérives et les arnaques en ligne. Désormais, les influenceurs doivent obligatoirement indiquer s’ils sont rémunérés pour faire la publicité d’un produit. Cela se traduit par un bandeau « publicité » ou « collaboration commerciale » tout au long de la vidéo ou dans la légende d’une publication photo. Un influenceur n’appliquant pas cette règle risque jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Les micro-influenceurs ne sont pas assez transparents
Plus l’influenceur est suivi et plus il maîtrise et respecte la réglementation, observe l’APPR. 23 % des créateurs de contenus de moins de 10 000 abonnés (ou les micro-influenceurs) ne signalent pas correctement leurs collaborations.

Le manque de rigueur des micro-influenceurs s’explique par un manque d’accompagnement, selon le directeur délégué de l’ARPP, Mohammed Mansouri. « Les micro-influenceurs sont seuls chez eux, ils vont recevoir des produits. Ils n’ont parfois pas la conscience d’émettre de la publicité, à qui on va demander de parler d’un produit, avec des éléments de langage », tandis qu’un influenceur plus aguerri sera mieux accompagné par des juristes ou des avocats, explique-t-il à France Inter.
L’ARPP s’engage à former les influenceurs qui le souhaitent. Après une formation et un examen, ils obtiennent un certificat faisant preuve de leur professionnalisme. Selon le rapport de l’association, le taux de manquement chez les influenceurs certifiés s’élève à moins de 1 %.
Les influenceurs sont dans le flou
Le 21 septembre, Bruno Le Maire a rencontré 130 influenceurs dans le cadre d’un événement organisé par l’Umicc, la fédération professionnelle du monde de l’influence. Le ministre de l’Économie et des finances a tenté de les rassurer face au flou qui subsiste autour de la loi de la régulation de l’influence commerciale. « L’objectif de la loi n’est pas de vous “emmerder”, mais de vous accompagner et de vous protéger », leur disait-il.

« Je propose que l’on mette en place un groupe de travail permanent » et « que nous rédigions ensemble un guide de bonnes pratiques qui donne des conseils très concrets et pratiques aux influenceurs », a-t-il précisé, avant de promettre une nouvelle rencontre dans six mois.
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